Equus

Je suis allé hier soir voir la pièce Equus au Théâtre Marigny, une piece datant de 1973 de Peter Shaffer dont le succès ne se dément pas depuis sa sortie. Mais, plus que la pièce c'est
Julien Alluguette que je souhaitais voir.
Vous trouverez sur Sucrepop nombre de chansons ou son père joue de la guitare avec moi puisque presque quasi depuis le départ et la préhistoire de Sucrepop, (voir
par ici) Hervé était là.
De l'eau a coulé sous les ponts depuis, nous communiquons par mails de temps à autre et Julien ne doit plus se souvenir de moi, mais, d'avoir connu dans son berceau quelqu'un qui, 25 ans après commence à se faire un sérieux nom dans le monde du théâtre, ça donne d'abord un coup de vieux

mais également une grande curiosité, de voir ce que devenait le petit bonhomme ou l'ado qui chantait (et fort bien d'ailleurs).
Indépendamment de la qualité de la pièce, je dois donc saluer la superbe performance d'acteur de Julien pour un rôle tout sauf simple, ou presque deux heures durant sans quitter la scène, il joue le rôle d'Alan Strang, victime d'un coup de folie qui le conduit à crever les yeux de 6 chevaux du haras ou il travaillait
Le thème de la pièce est d'arriver à comprendre ce qu'il l'a poussé à commettre ce crime. Un psyschiatre, joué par Bruno Wolkowitch (entre autre rendu populaire par son rôle dans la série télévisée PJ), doit démêler cet écheveau. Bref une sorte d'enquête non policière ou apparaissent tout à tour, la juge, les père et mère dAlan Strang, sa petite amie, son patron ... chacun amenant une ou plusieurs pièces du puzzle.
La mise en scène, originale, pour autant que je puisse en juger n'étant pas un spécialiste du théâtre, est faite de décors amovibles, et l'ensemble des personnages est presque tout le temps sur scène, dans l'ombre ou la lumière, l'intrigue progressant à la manière d'un film, par flashback .
Je n'ai franchement pas vu les deux heures passer. Quelques traits d'humour, beaucoup de scènes de tensions. Pour autant je n'ai pas été convaincu par la pièce, contrairement à ma chère et tendre qui a, elle, été emballé.
Je suis resté extérieur au sujet. Rien a reprocher aux acteurs, qui sont tous excellents, même si durant les premières minutes j'ai trouvé que le jeu de Bruno Wolkowitch était un peu mécanique, récitatif.
Non c'est le thème lui même, La relation érotique et mystique d'un adolescent avec les chevaux, le traitement de la folie et la possibilité que celle ci soit source d'une vie plus exaltante qu'une vie "ordinaire", tout cela m'est passé au dessus des oreilles. je n'ai pas été ému, touché par l'évidente détresse affective de l'ado ou de ses parents. Le dilemme du psy m'a semble totalement abstrait. Le moment le plus convaincant, pour moi, fut celui ou la mère tente de se déculpabiliser de l'acte de son fils. Est ce la pièce qui supporte mal le poids des ans ?
Bon, à la base, je ne suis déjà pas trop client de Freud et de sa nombreuse descendance, ceci explique cela, et pourtant même dans cet état d'esprit, encore une fois, je n'ai pas vu le temps s'écouler, ce qui est quand même un signe.
Alors voir ou ne pas voir ?
Voir indéniablement, si j'en juge par les commentaires élogieux du public à la sortie, saluant la performance. Julien est sur les rails d'un vrai beau succès qu'il ne devra qu'à son talent.