Caféine
Christophe Willem
Alors là, je dis chapeau !.
Chapeau car même si je n’aime pas le second disque de Christophe Willem,
Caféine, il fallait le faire. Plutôt que de céder aux sirènes du commerce et à faire un Inventaire II le retour ou à se lancer dans un opus de variété, bref céder à la facilité, l’échalas number one issu des radio crochet télévisuel d’aujourd’hui nous propose un album aventureux. Et à défaut de

me faire plaisir, ce fait plaisir à lui, ce qui n’est pas le plus sot.
Nous voici donc avec un disque présenté comme électro pop, en fait electro sans pop, enregistré en bonne partie à Londres, avec de gros sons, lourds, sales, saturés, très travaillés, aux orchestrations rythmiques surprenantes, croisant le fer avec des guitares déchirées ou la voix étonnante de « La Tortue » fait merveille. Une réalisation comme l’on a pas l’habitude d’en entendre de ce côté de la manche, très, très Anglo-saxonne, une sorte de Zazie et son électro polissé, présente ici en tant qu’auteur, basculant du côté dance de la force, chassant le côté grand public pour une aventure plus extrême.
Malheureusement, ce parti pris novateur est plombé par des textes insipides et surtout, surtout par l’indigence des mélodies que toutes les cabrioles vocales qu’il peut bien nous faire ne masque pas. C’est bien beau de chiader la réalisation encore faut il que ce soit au service de chansons qui tiennent la route, et là, nada. Le premier single
Berlin, en est l’illustration, et si sur une piste, je veux bien croire que cela casse la baraque, je doute qu’il en reste la moindre trace ultérieurement.
Reste les quelques pépites plus douces, semées comme de petits cailloux le long de l’album pour que nous retrouvions notre chemin dans son dédale musical.
Un album bien trop dans son époque pour la marquer, mais quand même, pour l’audace, la performance, chapeau !