Ana Pankratoff
En concert au China Club le 17 juin 2009

Petite soirée au
China club pour découvrir en live
Ana Pankratoff. Le China est un restaurant bar club et tout et tout, sis 50 rue de Charenton à Paris. L’endroit est cosy, l’ambiance tamisée, la cuisine, asiatique vous l’aurez devinez et l’addition raisonnable. La
programmation est assez éclectique et la scène ou tout du moins l’espace qui en tient lieu est suffisant pour y faire tenir 4 personnes grand maximum en acoustique.
Et c’est justement la configuration choisie par l’Ana en question. Elle au chant,
Vincent Amiot à la guitare electro acoustique,
José Soarès à la basse, accessoirement à la seconde guitare acoustique, voir aux percussions sur la dite guitare, et
Corentin Dalgarno au sublime violoncelle.
L’album éponyme de la demoiselle, parue fin 2008, est sacrément bien foutu, tout en jolies et délicates mélodies plutôt douces, et en textes ma foi fort bien tournés. Un très léger zeste de bossa, quelques effluves jazzy, bref un régal finement arrangé et sa réduction en formule acoustique m’inquiétait un peu tant le confort moelleux de l’album me convenait parfaitement.
Le concert débute un peu après 21h00, 3 sur scène, le violoncelliste se matérialisera un peu plus tard. Tout de noir vêtue, le chemisier laissant apparaître une épaule dénudée, c’est fait je suis hypnotisé

Evacuons les 3 musiciens, franchement bon, sans esbroufe mais redoutablement efficaces, remplissant la mission qui leur est confiée, pour nous consacrer à notre hôte. Un jolie timbre de voix, oscillant entre Birkin et Jil Caplan, elle tient bien la rampe et à l’air bien à l’aise sur scène, qui, très étroite, lui permet peu de mouvement. De gracieux mouvement de mains m’ont fait penser aux danseuses balinaises, rappel de son passé de danseuse..
Le premier album est évidemment le principal matériau du concert, même si la belle nous gratifie de quelques morceaux de l’album à venir.
Je me protège, Acquise à sa cause (très Gainsbourien), La plume et le plomb (qui sera bissé), Même l’amour, Water

loo, Les « tubes » défilent, peut être moins lumineux que dans leur version studio, plus uniformisés, même si, à chaque intervention du violoncelle, la magie s’installe, dommage qu’il n’ait pas plus été mis à contribution.
Côté regrets, à mon goût le manque de percussions c’est fait sentir, l’exiguïté de la salle ne permettant pas une batterie, un support rythmique aurait permis de faire décoller l’ensemble. Pas une reprise, mais ça, c’est parce que c’est mon pêché mignon et que j’aurais apprécier l’écouter sur d’autres répertoires pour éclairer son passé musical.
Et puis, surtout, la présence. Je l’ai dit, Melle
Pankratoff avait l’air plutôt à l’aise, sans trop de stress, dialoguant avec le public, acquis à sa cause. Elle était assise à mes côtés juste avant le concert, papotant avec ses amis et son - apparente ? décontraction semblait à toute épreuve. Pourtant, il m’a manqué ce soir ce je ne sais quoi de légèreté, ce truc indéfinissable, impalpable, qui induit un sentiment de complicité. J’ai eu l’impression, difficile à décrire, à tort peut être, d’une dureté, ou d’une distance entre l’artiste et moi le spectateur. Comme si je percevais le jeu de l’acteur, un peu comme si elle jouait à être chanteuse plutôt qu’être une chanteuse. Sentiment partagé par ma compagne. Etrange. Reste de belles chansons, une belle femme et de beaux textes, que demander de plus ? un second album ?
Je sais, les deux photos craignent, mais c'est le mieux que pouvait faire mon portable, entre luminosité, distance et mouvement