Concert
Vendredi 09 février 2008
Une soirée au Studio Raspail pour aller (re)voir
Marijane et découvrir
Edenmix.
Un petit retard ½ heure et le rideau s’ouvre pour laisser apparaitre
Marijane entourée d’un groupe ! Pianiste, basse, batterie, qui s’averreront être le groupe
Edenmix.
Piano Bartok en ouverture, extrait du dernier album de
Marijane , signé par Claude Collet, l’une des
Edenmix (d’où la connection entre les deux). Ca groove grave, les 3 musiciens sur scène maitrisent, et le terme est faible, leurs instruments comme rarement, une version impeccable qui porte
Marijane , dont la tenue de scène, classieuse, détonne un peu avec l’énergie déployée ici.
Ils enchainent aussi sec avec Encore, la plus belle chanson de son dernier album, également signée
Edenmix, royale.
Et là, exit le groupe,
Marijane appelle alors une pianiste,
Sophie Uvodic qui prend la relève.
Sauf qu’évidement, passer derrière un tel band, doté d’une telle puissance de feu, c’est mission impossible. Lolita, ma popsong favorite de
Marijane , est exécutée, c’est le terme, sur un synthé avec accompagnement automatique, le son est à la hauteur de la déception.
Promenade aux bords de Marne suit le même traitement. Avantage, les chansons prennent des couleurs différentes des orchestrations de l’album, mais le côté Bontempi est vraiment trop prégnant.
Quand Sophie laisse tomber son clavier synthétique pour passer au piano pour une reprise de Zazie (j’envoie valser) ou Barbara (Göttinguen), le temps revient au beau et la voix de
Marijane peut enfin se poser sur du solide.
Un inédit, Flagadiva, doté d’un intermède lyrique, un tantinet déconcertant, mais pas autant que l’étonnante reprise d’un titre des Frères Jacques, la pêche à la baleine, signé Prévert/Kosma. Comment dire, rien dans cette chanson, texte ou musique, n’a à voir de près ou de loin avec l’univers de
Marijane . Presque théâtrale dans sa construction, son côté second degré (voir troisième) est en décalage total avec le reste du concert. Nouvelle et future orientation de
Marijane ? Celle-ci clôt sa prestation sur son « tube » Vacances à Rome, mais à plus de mal à emporter l’adhésion du public qu’a l’accoutumée.
¼ d’heure d’entracte, place à
Edenmix.
Edenmix est un duo. Une pianiste compositrice chanteuse, Claude Collet, un batteur percussionniste arrangeur Daniel Ciampolini. Sur scène ce soir, un troisième larron, Alain Billard qui officie à la basse, clarinette et saxophone soprano, rien que ça.
Un mot sur les musiciens.
Le batteur est carrément surhumain. Sans esbroufe inutile, sans vouloir en mettre plein la vue, il scie tout le monde. Une aisance, un swing stupéfiant, une technique invisible mais omniprésente, je dis chapeau bas. La pianiste n’est pas en reste. Au moins 8 doigts à chaque main, la crème de la crème.
Bon, côté musique je suis un peu resté sur ma faim. Les titres m’ont paru long, plus portés par leur texte que par leur mélodie. Seul le titre Tabacomanie, presque pop latine a retenue mon attention. La voix de la chanteuse ne portait pas. Je suis allé ce matin sur leur site les écouter, pour préciser mes impressions. La voix est là clairement agréable, sensuelle, ma relative déception d’hier soir est probablement due à l’acoustique qui ne mettait pas la voix en valeur car sur disque en tout cas, ça le fait.
Un instant de pure magie tout de même. Le percussionniste nous a présenté un instrument de fabrication récente dont il n’a pas donné le nom et que j’ai déniché sous le nom de Hang (voir
par ici). C’est fou ce qu’avec deux mains, dix doigts et une tonne de talent (sans parler du boulot) on peut arriver à faire. Carrément envoûtant. LE beau moment de cette soirée.
Retour de
Marijane sur scène pour un Femme co-signé par elle et Claude Collet. En rappel le Piano Bartok d’ouverture. A coter que sur leur propre album, Face à Face reprend les perles offertes à Marijane dont la sublime Encore.