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Cheap Trick

octobre 14, 2006 - Temps de lecture: 13 minutes
Cheap Trick
Cheap Trick 1977

Sortie en pleine tourmente punk, cet album très rock, met en place les ingrédients qui allaient faire s'envoler le groupe. Un chanteur hors pair, des guitares comme s'il en pleuvait, une basse inventive et une batterie d'une efficacité sans faille, bref une pêche d'enfer. Produit par Jack Douglas, le son y est rugueux, la gangue de rock entourant la pop qui sera la marque de fabrique de Cheap Trick n'est pas encore perméable. A l'époque, le groupe à déjà la plupart de ces prochains tubes en poche, mais étant essentiellement un groupe de scène, c'est la raison qui, je le suppose à orienté vers ce choix de titres. Un album vers lequel je reviens rarement, pas assez pop à mon goût.

In color
In color ... 1977

L'album qui me les a fait découvrir. Second disque pour l'année 1997, Tom Werman à la production, qui offre un son nettement moins agressif, plus policé. L'échec relatif auprès des radios du précédent décide probablement le groupe à accentuer l'une de ses forces le talent de compositeur du guitariste Rick Nielsen qui ici signe l'ensemble des compos. Et bingo ! Si le rock d'ouverture fait le lien avec l'album précédent les singles pop s'enchaînent. Du cultissime I want you to want me qui les propulsera plus tard vers le haut des charts nippon en passant par Oh Caroline ou Southern girls que de la pop de haute volée. Cheap Trick regrettera longtemps une production un peu "light" qui gomme l'aspect rock and roll de la musique, mais difficile de faire la fine bouche devant cette galette à la pochette parfaitement réussie également.

Heaven tonight
Heaven tonight 1978

Les Cheap Trick n'auront mis que 3 albums à atteindre leur zénith. Mixant le rock du 1er album et la pop du second, ce troisième opus casse la baraque. Ou les Beatles rencontrent Led Zeppelin. Toujours produit par Tom Werman et écrit par Rick Nielsen avec un coup de main de ses camarades de jeux, ils mettent la main sur la pierre philosophale qui transforme la pop en rock. De l'ouverture Surrender jusqu'à la sortie Oh Claire, on croise les Who, Les Beatles, Les Move (reprise de California man), bref la crème de la crème, la ballade qui donne son titre à l'album est un vrai régal, How Are you reprend les choses ou I want you les avaient laissé, On top of the world en pure hymne adolescent le torturé auf Wiedersehen, le tubesque On the radio, la barre est placée haute et, de fait, le futur prouvera la difficulté à réitérer un tel coup de maître. L'album indispensable de leur discographie, et album indispensable tout court à qui la pop parle. Avec cette trentaine de titres à leur disposition, l'heure était venue de la rencontre avec le succès grand public.

At Budokan
At Budokan 1979

A cette époque, Cheap Trick tourne énormément, ouvre pour les plus grands (Boston, Kiss, Santana), mais en dépit d'un bon accueil critique n'atteint pas le succès que la qualité de leur production pouvait leur laisser espérer. Et c'est ce live, enregistré initialement pour le marché japonais qui déclenche le jackpot. Le groupe avait toujours tourné 250 dates par ans et ne fait pas mystère que la qualité de ces concerts est supérieure à celle de ces disques. Ce live mettra le feu aux poudres. Des millions d'albums vendus à la clef. Personnellement, pas vraiment grand adepte des lives, je ne trouve pas de charme particulier à celui ci non plus. De bons titres qui leur permet de décrocher la timbale.

Dream Police
Dream police 1979

Continuant sur leur lancée (5 albums en 4 ans tour de même), on prend les même et on recommence. Tom Werman et les 4 Cheap Trick proposent un album très pop, moins mordant qu'Heaven tonight, quoique tout aussi mélodique. Le titre éponyme est un hit imparable , la lennonesque ballade Voices est un pur joyau et Need your love ensorcelant. L'alliage délicat entre pop et rock est préservé, le talent d'écriture est toujours là, tout semble aller pour le mieux. C'est pourtant à partir de là que la magie va s'éteindre, ou du moins, perdre en qualité. Si les 4 premiers albums studio contiennent plus d'une vingtaine de titres indispensables, les 15 prochaines années n'en verront pas la moitié de cette qualité.

All shook up
All shook up 1980

Est-ce l'étiquette Beatles qui les a convaincu de tenter le coup. C'est le grand Georges Martin, le 5ème fab four qui produit l'album. Et qui démontre en même temps que tout ce qu'il touche ne se transforme pas en or. Sur le papier, la combinaison des talents conjugués de l'arrangeur et des rockeurs me laissait entrevoir un sommet. Raté. Un son froid, aseptisé, des compos sans peps, hormis stop this game rien ici ne rappelle l'enthousiasme juvénile des albums précédents. Un ratage sonore du niveau de Rocking all over the world de Status Quo bref, ils sont passés complètement au travers, et pourtant, dieu sait que j'attendais ce disque. Rick Nielsen a un peu oublié d'écrire les chansons, ou alors il a vidé l'armoire de toutes celles qu'il avait en réserve et peine à se renouveler.

One on one
One on One 1982

Produit, sur produit devrais je écrire par Roy Thomas Baker (Queen, Cars ...), Cet album prouve simplement que les Cheap Trick n'ont pas tiré de leçons de l'échec du précédent album. Rien donc à signaler ici, des titres bateaux, sans étincelle, excepté le somptueux slow, If you want my love qui sauve One on one du naufrage complet et laisse espérer que tout n'est pas déjà fini pour eux.

Next position please
Next position please 1983

Et un autre changement de producteur, ils font appel à une autre légende, Todd Rundgren. Ces changements systématiques peuvent laisser à penser qu'ils sont conscients que quelque chose cloche (vu les scores commerciaux, il faudrait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte). Le vrai problème c'est que les compos ne sont plus au rendez-vous, même un fan comme moi commence à cette époque à se désespérer. Cheap Trick essaie de faire du Cheap Trick mais à perdu la formule. Une reprise incongrue des Motors confused ne change rien à l'affaire.

Standing on the edge
Standing on the edge 1985

Dans une nouvelle tentative de renouer avec le succès, retour case départ avec Jack Douglas, du 1er album avec qui entre temps ils ont bossé pour le dernier John Lennon.Si on sent un léger frémissement, un retour dans la bonne, mais lointaine, direction, c'est encore une ballade qui vient sauver le disque,Tonight's its you, dans la grande tradition des hard rockers quand ils se font tendre. Pour moi, c'est basta à partir de ce disque, je n'achèterais plus d'albums de Cheap Trick dès leur sortie avant 10 ans.

The Doctor
The doctor 1986

Alors là, je ne peux pas en dire grand chose. Jamais entendu, pas un titre sur les Best of. D'après les chroniques que j'ai pu lire je ne rate rien.

Lap of Luxury
Lap of Luxury 1988

 Rien ne va plus. Le groupe ne crois plus en son propre potentiel, Rick Nielsen pense que qu'il est fini comme compositeur et , chose peu courante pour un groupe qui écrivait la totalité de ses titres, décide de faire appel à des compositeurs extérieurs pour construire un album sur mesure. Produit par Richie Zito, Cheap Trick récupère au passage Tom Petersson, qui avait quitté la bande peu après All Shook up, donc juste avant la traversée du désert. Ils décrochent la timbale avec un N°1, the Flame, titre qu'ils disent exécrer. Presque FM, Lap Of Luxury indique que la bête n'est pas encore morte et qu'elle peut encore mordre.

Busted
Busted 1990

 Rien de grand mais rien d'exécrable non plus. De l'honnête hard rock à tonalité FM, L'inattendu duo avec Chrissie Hynde des Pretenders gagne haut la main le titre de meilleur morceau, sans grande concurrence, il faut bien l'avouer. Can't Stop Fallin' Into Love et sa jolie ligne de basse fait parfaitement son office de chanson à radio. La voix de Robin Zander, toujours aussi attachante, qu'elle rock ou qu'elle se fasse plus caressante reste la constante du groupe.

Woke up with a monster
Woke up with a monster 1994

Ca n'est pas simple d'être fan de Cheap Trick. Jamais entendu cet album à ce jour. Je finirais bien par l'acheter mais rien pour le moment pour m'en convaincre.

Cheap Trick
Cheap Trick 1997

J'ai acheté cet album dernièrement. Apres que Rockford m'ait à nouveau donné envie d'écouter du Cheap Trick, je suis remonté dans le temps. Et je regrette de ne pas avoir acheté l'album à l'époque, j'ai perdu 9 ans. Sans atteindre leur sommet de la fin des années 70, cet album est leur tout meilleur depuis des lustres. Say Goodbye avait tout pour figurer sur Dream police, Wrong all along dépote comme ce n'est pas permis, Eight miles low enfonce le clou, pur pop. Ils ont leur propre maison de disque, ils produisent ou co-produisent eux même, écrivent leurs compos, et ce retour a plus de naturel est efficace. Au final un album hautement recommandable.

Special one
Special one 2003

Quoique un peu inférieur à Cheap Trick 1997, ce disque reste de très bonne tenu. Et quand ce groupe se met, ne serait-ce qu'à être bon, rares sont ceux qui peuvent soutenir la comparaison.

Rockford
Rockford 2006

C'est avec ce disque que j'ai renoué avec Cheap Trick. L'annonce d'un nouvel album, l'écoute de leur single sur leur site peu avant la sortie, m'ont donné envie de réecouter. Bien m'en a pris. Percutant, avec un superbe son, un Robin toujours aussi en forme, des compositions qui tournent rond, bref, une heureuse surprise. dès l'ouverture de Welcome to my world, les harmonies, l'entrée de la rythmique, on sent qu'ils ont là. Le single, Perfect Stranger à la dose de guitares qu'il faut pour que l'on ne se trompe pas sur la marchandise, ça carillonne et cogne de partout. Ils ont retrouvé la forme, aucun temps mort ou morceau plus faible et si la pop est un peu en retrait sur le côté rock de la force, si l'exploit d'Heaven Tonight n'est pas renouvelé, il y a tout dans ce Rockford pour laisser présager d'un bel avenir. en espérant les revoir en France en tournée.

Rockford
The Latest 2009

Un album que j'attendais avec impatience, le tout nouveau Cheap Trick made in 2009, intitulé The Latest. est arrivé. Le problème Cheap Trick est identifié depuis longtemps, ils ont eu le tort de faire une poignée d'albums étalons (dont l'énorme Heaven tonight, un best of à lui tout seul) et depuis toute sortie est comparé à l'aulne de ce passé. Le gang de sexagénaire s'en sort bien encore une fois, Robin Zander aura rarement si bien chanté - ce mec est haut la main le meilleur chanteur de rock de la planète - et si aucun titre n'atteint des sommets pop, il est dans la droite ligne de leurs dernières livraisons, depuis qu'ils sont indépendants en fait, Efficace, énergique et rock & roll. Un bon cru à défaut d'être un grand. Si Rockford vous avait séduit, vous pouvez plonger les yeux fermés. Pourvu simplmenet que ce Latest en soit pas the last.