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Rainbow

septembre 2, 2009 - Temps de lecture: 7 minutes

De moins en moins à l'aise dans la direction pris par Deep Purple à l'époque de Stormbringer, Richtie Blackmore, guitar hero s'il en est, observe avec intérêt le groupe qui ouvre certains de leurs concerts, ELF. Le chanteur, particulièrement, lui tape dans l'oeil (enfin dans l'oreille), il faut dire qu'avec Ronnie James Dio, nous tenons là un hurleur de première catégorie. La complicité entre leux deux fonctionant à plein, ils composent ensemble un premier album, dont ELF (moins le guitariste, viré pour cause de doublon avec Ritchie) forme l'ossature. Commence alors l'aventure d'un nouveau fleuron du hard rock, Rainbow.


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1975 - Ritchie Blackmore's Rainbow

Histoire d'affirmer qui est le patron (à cette époque, Dio est encore un illustre inconnu) le groupe s'appelle Ritchie Blackmore's Rainbow. le son est bien distinct de celui du pourpre profond, moins hard peut être, probablement lié aux velléités de musique classique. L'univers gothique médiéval est en place, la voix de Dio est déjà exceptionnelle, les solos de guitares souvent inspirés, c'est côté compos que l'album pêche un peu. L'ouverture avec Man on the silver moutain laisse penser que l'on tient là du lourd, mais hormis la ballade somptueuse Catch the rainbow, les autres titres sont à la peine. Même la reprise instrumentale du pourtant chouette morceau des Yardbirds, Still I'm sad, est ratée. Pas la meilleure introduction au groupe.


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1976 Rainbow Rising

Si vous ne devez en retenir qu'un, c'est celui là. 6 titres seulement, à l'époque du vynil, la face 2 ne contenait que deux titres de plus de 8' chacun. Et pourtant même moi qui n'apprécie guère les morceaux longs, j'ai craqué. Cet album a une puissance phénoménale. Blackmore a viré l'ensemble des membres de ELF, hormis Dio bien entendu, et , addossé au Munich Philharmonic Orchestra balance une bombe de hard rock peu commune. Tout en restant très mélodique, tour de force vue le style de musique. La voix de Dio est à son Zenith, la batterie de Cozy Powell dégage tout sur son passage et les riffs de guitares de Ritchie sont en or massif, du grand art, pour un des tous meilleurs albums de ce style musical. Quasi indispensable.


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1978 - Long Live Rock Roll

Après un double live l'année précédente qui capitalise sur le succès des deux premiers albums, 1978 voit Rainbow revenir avec Long Live Rock & Roll, qui cloturera l'aventure avec Dio. D'un niveau à peine inférieur à Rising, que ce soit l'hymne du morceau éponyme ou le redoutable Kill the king, la sauce prend, et de belle manière. Même la ballade qui clot l'album, Rainbow eyes est un petit bijou de délicatesse, sans faire l'impasse sur le morceau phare, Gates Of Babylon, épique, qui, avec le recul, démontre quel avance avait Rainbow sur son temps. Néanmoins le grand succès à la façon Deep Purple n'est pas au rendez-vous.


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1979 - Down to earth

L'obsession du succès commercial aidant, Rainbow continue le virage amorcé sur Down To earth pour popiser encore un peu plus son rock, glissant vers un hard FM plus commun. exit Graham Bonnet, welcome Joe Lynn Turner. L'album s'ouvre avec une nouvelle reprise de Russ Ballard qui permet à Rainbow de décrocher son plus gros hit. Can't Happen here ou Magic en avait également le potentiel.  Les deux instrumentaux, dont l'adaptation de la 9ème de Beethoven et Vielleicht Das Nachter Zeit sont les points faibles. Le nouveau chanteur s'intègre parfaitement et à toutes les qualités pour faire un grand chanteur. Un album inégal, mais au dessus de la moyenne néanmoins qui a pris ses distances avec le hard.


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1982 - Straight between the eyes

ile entre les deux yeux mais pas entre les oreilles. On prend les même et on recommence, un album qui creuse le même sillon que précédement, seule la production est un peu plus acérée, plus rock que sur Difficult to cure, un pont entre les années Dio et les années 80. Moins outrageusement commercial (quoique)., Stone cold a fait les beaux jour d'MTV, ainsi que Death Alley Driver, reste que malgré ses indéniables qualités, ce disque m'a toujours un peu déçu


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1983 - Bent out of shape

Rainbow enterre ici définitivement son passé de hard rocker pour proposer une patée FM ordinaire, comparable aux autres groupes de l'époque. Streest of dreams, superbe bijou pop aurait pu être chanté par Foreigner. Un honnete album, mais le groupe ne fait passer aucun frisson. S'apercevant probablement qu'il était arrivé au bout, Blackmore dissous le groupe pour reformer Deep Purple.


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1995 - Stranger in us all

La reformation de Deep Purple s'avèrera satisfaisante dans un premier temps, mais au fil des ans, les divergences musicales s'acentuèrent, menant à l'ultime départ de l'homme en noir. Qui décide de relancer Rainbow. Enfin, si le groupe porte le même nom, hormis Blackmore, tous les autres sont nouveaux. Le chanteur Doogie White, est une belle découverte et l'album tient bien la route. Il contient même l'un de mes morceaux préférés, tous groupes confondus avec ce Black masquerade d'anthologie our la fusion rock et classique est à son top. Le nouvel amour de Blackmore, Candice Night, écrit quelques textes sur cet album et va bientôt l'entrainer vers des aventures qui n'auront qu'un lointain rapport avec le rock. Stranger in us all est le dernier album à l'heure ou j'écris qui fera entendre la guitare éléctrique survoltée de Ritchie Blackmore. Il saborde le groupe et part fonder Blackmore's Night avec sa chère et tendre, dans une veine folk médiéval, flute, clochettes et tambourins, bref une totale volte face, mais toujours avec talent.

Live, best of et album de titres rares / face B sont également parus, j'ai zappé, m'en tenant aux albums studio officiels.