1er album " officiel ", 1er classique, Popsicle Toes, comment mieux commencer une carrière qu'en se propulsant directement dans la cour des grands. Ce qui sera la marque de fabrique Michael Franks, son son unique est là. Une voix veloutée à faire fondre l'iceberg le plus au nord du pôle, des musiciens triés sur le volet (Larry Carlton, Joe Sample entre autres), un producteur exceptionnel - Tommy Lipuma - pour une musique bossa jazz toute en douceur et raffinement. Je n'écoute quasiment jamais de jazz, je ne sais pas ce qui en ce milieu des années 70 était le must de ce style, mais une chose est sure, une écoute et vous êtes scotchée à vie. Pour les anglophones, les textes du monsieur sont du niveau de la musique, humour, tendresse, nostalgie, poésie, tristesse, et resteront ainsi tout au long de sa carrière.
Beau à pleurer. Léger virage latin accentuant le coté bossa et gommant un peu le côté jazz. Le titre d'ouverture, The lady wants to know est tout simplement sublime. Antonio's song, hommage à un autre immense musicien, Antonio Carlos Jobim, est aérienne et nous dépose directement sur une plage du Brésil. La crème des musiciens l'accompagne, inventant un cocktail soft-rock jazz jamais égalé. Les orchestrations de cordes de Claus Ogerman sont lumineuses, vous l'aurez compris, une discothèque sans cet album n'est pas une discothèque.
La passe de trois, le coup du chapeau, appelle ça comme vous voulez mais Mister Blue ne déçoit toujours pas sur ce coup là. Un son moins moelleux mais toujours aussi sexy et mélancolique (non ce n'est pas antinomique), un peu moins jazzy un peu plus pop rock (j'ai dis un peu)Vivaldi's song est un chef d'œuvre, a Robinsong plus enlevée, montre qu'il est tout aussi à l'aise que dans des tempis plus cool.
Bon, là, difficile d'être objectif. Je me promenais du côté de Montparnasse, fouinant chez un disquaire du nom de Clémentine quand la foudre m'a frappée. Sanpaku en écoute dans le magasin, et moi qui n'écoutait rien qui de près ou de loin ressemblait à ce style de musique j'ai été pétrifié. Littéralement. Emballé. Définitivement addict à la drogue de Mister Franks. C'est doux, sensuel, suave, du miel pour les oreilles. Il n'existe pas d'albums plus délicat, plus séduisant. When it's over, Living on the inside ? Ce disque s'écoute à deux, de préférence amoureux. Ultime argument si vous n'étiez pas encore convaincu, le huitième titre se nomme Satisfaction guaranteed. Tout est dit.
On ne change pas une équipe qui gagne. Même magie, simplement un peu moins de latin,un peu plus de rock, si ce disque est pour moi un cran en dessous de ces somptueux prédécesseurs, il vole loin au dessus de la mêlée. Nous sommes en 1980, le punk agonise, le disco s'étiole, la new wave décolle, un autre Michael va bientôt prendre les commandes, imperméable aux modes le notre trace son chemin, nous le suivons volontiers.
Dès la pochette et le titre de l'album nous sommes fixés sur l'atmosphère générale du disque. Evolution sans révolution, arrivée de quelques sons synthétiques, des cuivres qui se font plus présents, un duo, réussi, avec Bonnie Raitt, habituellement dans un autre registre, même s'il reste convaincant, cet objet de désir m'a laissé un peu sur ma faim. Les compos sont toujours racées, la voix aussi enchanteresse, les musiciens au top, peut être est ce moi qui me lasse.
Hormis l'attachant Rainy night in Tokyo, je continue de perdre la connexion avec sa musique, à m'en éloigner. Le son se durcit un peu plus, même si c'est à l'aune de Michael Franks, et donc toujours dans la douceur, mais les compositions m'accrochent moins, l'ambiance générale reste la même que les précédents albums, jazz cool, mais moins brésilien. Longtemps que je ne l'ai pas réécouté, peut être, la nostalgie aidant, réviserais je mon opinion.
Nous sommes au milieu des années 80. Cold wave, synthés règnent en maître. Et Michael plonge. Cet album est plus électrique, électronique, plus synthétique. Les morceaux ont des tempos plus rapides, la boite à rythme, sans être omniprésente s'impose. Les compos sont plus pop, type Your Secret's Safe With Me, Le duo redoutablement efficace When I give my love to you avec Brenda Russell ou la ballade Now I know why (they call it falling) cassent la baraque, bref un disque plus commercial, plus disparate aussi question atmosphère. Le Michael Franks latin prend ses distances, et s'essaie à d'autres couleurs
Persiste et signe. Exit la bossa et les ambiances de fin de soirées, peut-être lassé des critiques taxant sa musique de musique d'ascenseur, il s'oriente complètement vers les synthés, vers un son plus froid, plus moderne, le son de l'époque. Et du coup, si l'on excepte Innuendo, dernière trace du passé, le reste de l'album certes pulse mais paraît aujourd'hui daté. A cette période, pour les aficionados de son ancien type de musique, c'est Sade qu'il faut écouter.
Là, je le dis tout net, j'ai décroché. J'ai réécouté de temps à autres, le long de toutes ces années depuis sa sortie cet album. Et encore tout récemment, comme pour me convaincre que je passais à côté de quelque chose, rien à faire, je le trouve froid, fade, inintéressant. Premier album que je zappe.
Trop tard. Michael Franks et moi, la rupture est consommée. Pas acheté le disque, pas écouté.
Idem pour cet album, que je n'ai pas encore écouté. Mais lors de mes recherches pour rédiger cette discographie commentée, il semble que ce disque marque un retour à une musique plus acoustique et est un hommage au grand Jobim, influence majeure de Franks. Dont acte, je m'en vais donc faire mes emplettes et complèterait ultérieurement cette chronique.
Dont acte, docile et discipliné, j'ai acquis et écouté ce disque. Retour à la bossa indéniable, avec un côté jazzy plus (trop ?) prononcé. Mais après plusieurs écoutes je reste sur ma faim. Quasi tous les titres dépassent les 5', et ça s'entend. Pas de mélodies accrocheuses comme sur les premiers albums, juste la voix qui caresse, évidemment, mais est ce suffisant ? Trop de jazz et pas assez de pop à mon goût.
Pieds nus sur la plage. Le plus beau commentaire que j'ai pu lire, et qui s'applique bien a sa musique en général, " en écoutant cet album à deux, vous serez plus que pieds nus à la fin "Bon, il vient de changer de maison de disque, il ne fera que cet album avec la nouvelle. On y trouve le quasi rituel duo, le jazz est toujours de la partie, s'il ne renoue pas encore avec la magie des années 70, il s'en rapproche.
Un album de noël. Mais pas un album de chants de Noël, un album de chansons originales avec un même thème. Un concept album quoi. Du Michael Franks comme il sait si bien le faire, comme il est le seul à pouvoir le faire. Dans le noir, des bougies allumées, un feu de cheminée crépitant, en regardant par la fenêtre un paysage enneigé et sa musique. Laissez vous embarquer.
J'ai repris contact avec la musique de ce monsieur avec cet album sortie l'année dernière. Le morceau d'ouverture, Under the sun, renoue avec ces meilleures réalisations. Sans le génie de celles-ci, certes mais c'est, pour moi, une heureuse surprise, même si le titre du disque dévoilait ce retour aux sources. Rendez vous in Rio ou The chemestry of love laissent entrevoir que le bonhomme a encore de la ressource. L'ensemble faiblit un peu sur la fin, mais pour la première fois depuis longtemps dans son cas, je suis curieux, voir impatient d'entendre la suite.
5 ans plus tard, un 16ème album studio, et le virage amorcé avec le précédent se confirme, la bonhomme a retrouvé l'inspiration et nous propose un album à la hauteur des attentes, de la qualité de ceux fin 70 du début 80. La bossa confirme son retour en force, les musiciens qui l'accompagne sont des pointures et les compos, peut être un poil moins lumineuses que celles des premiers albums, regorgent néanmoins de douceur, de farniente et d'humanité. Un beau cadeau pour amorcer l'été 2011
Le dernier album ?
75 ans aux fraises, le bonhomme aurait bien mérité sa retraite, et vue la fréquence de parution de ses productions ... Reste qu'il a toujours la patte. L'album s'ouvre sur un titre quasi au niveau de ses classiques, As long as we are together est un petit bijou de 6' mélodie en or massif et orchestration aux petits oignons, imparable. L'album ne retrouve jamais ce sommet, sans démériter pour autant, la multiplication des réalisateurs n'influe pas sur le résultat, Bluebird blue est fondant à souhait, Candleglow est une incitation directe à la fornication, et tout est à l'aune de 45 ans de savoir faire, de la belle ouvrage.