Mon rêve familier (Paul Verlaine)

avril 18, 2018 - Temps de lecture: ~1 minute

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? --Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paroles; Paul Verlaine - Poèmes saturniens (1866)
Musique: Phil
Chant: Laura

À Propos

Des chansons composées par votre serviteur, qui en signe parfois les textes, un titre par mois depuis 1999 jusqu'en 2013, enregistrées avec des personnes de passages, croisées sur le net, bref, du travail d'amateur, au sens 1er du terme.